Qlipot
Lors d’un voyage en Chine en 2018, j’ai rapporté des têtes de lotus séchées. Ces objets déposés dans mon atelier m’ont fascinée. Les formes cabossées, percées d’alvéoles, qui avaient contenu les graines, me suggéraient une multitude de choses. Des efflorescences végétales, des astéroïdes bosselés. Des montagnes creusées de ravins et de cratères. des fragments de cosmos.
Un mot hébreu a résonné dans ma tête : qlipot. Il signifie pelures, écorces, fragments.
Selon la Cabbale, Dieu se serait retiré en lui-même pour faire place à la création. Après cette contraction, appelée le tsimtsoum, la lumière divine aurait jailli dans des vases solides, mais son émanation trop forte aurait brisé les récipients. Sous l’impact, ils auraient éclaté : La brisure des vases. Une partie de la lumière serait remontée à sa source, tandis qu’un certain nombre d’étincelles serait resté collé à des fragments, des écorces, les qlipot. Le travail de l’homme consisterait à les libérer.